Verdict à l'endroit d'Élyane

MJ - RIP Nbre de messages : 22 Inscription : 15/01/2011

Citation :: L'histoire de la jeune fille qui fait l'objet de ce jugement pourrait tirer du rêve, si seulement certains de ses passages ne sortaient pas tout droit d'un cauchemar. La Mère Medel a su nous résumer de façon éloquente tout le vécu de la tristement connue hastane, les moments les plus sombres qu'elle ait pu vivre ainsi que ceux qui étaient visiblement éclairés par quelques interventions divines.

Nous ne nous relancerons pas ici dans la narration de l'histoire qui fait déjà été rapportée. Nous avons reçu les aveux nécessaires à la déclaration de culpabilité, aussi ne nous reste-t-il plus qu'à nous prononcer sur la sentence reliée aux infractions qui ont été perpétrés.

En l'espèce, l'accusée a avoué sa culpabilité quant aux crimes suivantes:

- Vol.
- Torture.
- Participation à un groupe criminel.
- Meurtre.
- Relation avec une créature du mortulum.

En l'espèce, nous devons considérer deux moments cruciaux pour évaluer la gravité des fautes de la jeune Elyane. D'abord, de sa naissance jusqu'à son évasion des cent pointes. Puis, de la fin de sa prise en charge par des adultes hastanes (son retour volontaire aux cent pointes) jusqu'à sa fuite définitive.

Il est reconnu par tous que les hastanes naissent bon, qu'ils tendent naturellement à reproduire la volonté du Créateur, Odéon.

Néanmoins, il peut arriver, que par la force des choses, les âmes hastanes soient corrompues par des facteurs extérieurs, la capture, la menace, la torture, ou, comme dans le cas présent, l'enlèvement et l'esclavagisme. D'évidence, si on ne sait pas qu'est-ce qui a permis au mortanys Xathwort de prendre possession d'Élyane, on peut seulement supposer que la faute en revient à ses parents. Peut-être par leur propre criminalité, peut-être par le résultat de leur propre mort, ces derniers auront-ils permis au mortanys de réduire leur fille en esclavage. Quoiqu'il en soit, il s'agit là de pures spéculations, qui ne nous servent qu'à mettre en évidence qu'Élyane a été enfermée contre son gré dans un endroit qui ne convenait pas à sa nature.

Nous retiendrons seulement qu'en guise de circonstances atténuantes, nous pouvons noter que la jeune fille n'a commis ses crimes qu'à titre d'esclave, sans que la morale ne lui ait été inculquée.

Nous ne pouvons pas en dire autant lorsqu'elle a décidé de fuguer l'Hastanie pour retourner aux cent pointes. Nous pouvons affirmer sans aucun doute qu'il s'agit là de sa plus grande faute, celle d'avoir quitté son pays pour retourner dans le monde qu'elle avait décidé de fuir. Nisi seulement est-ce que cela jette le discrédit sur la volonté qui l'animait lorsqu'elle avait prétendument voulu fuir le monde de la crminalité, mais en plus est-ce qu'elle faisait le choix de s'éloigner des enseignements de la justice et de la piété.

On pourrait opposer l'argument que l'Archange Esdraban propose la liberté et l'indépendance, que si ses motifs étaient justes et que son comportement avait été bon, on ne devrait pas la blâmer de ce choix. J'écarte sans peine l'argument, s'il est vrai que la liberté et l'indépendance puissent justifier que l'on choisisse de vivre sur les routes, d'aucun des principes prônés par Esdraban ne justifie que l'on ne vive sans morale ou sans piété. Or, si on ne peut pas ignorer les quelques vertus qu'Élyane avait pu apprendre lors de son séjour dans la Sainte Cité, tout porte à affirmer que son devoir exigeait qu'elle complète son éducation en restant auprès du royaume et du culte.

Il y a certainement, encore une fois, quelques adultes qui auraient du agir là où ils n'ont rien fait pour l'arrêter. Néanmoins, la jeune fille est retournée volontairement aux cent pointes, cette fois, totalement responsable des actes qu'elle allait commettre.

Pourtant, malgré ce qu'on pourrait deviner, nous remarquons qu'elle aura toutefois agit conformément à ce qu'on pouvait s'attendre d'une hastane: elle a prêté assistance aux démunis et aux orphelins. Elle a voulu inculquer les valeurs hastanes, promouvoir le travail comme gagne-pain, l'honnêteté comme base de société. Elle aura voulu sauver leurs vies au jour où la mort les menaçait.

Nous retenons de cette seconde période la faute de l'accusée, mais aussi son apprentissage. À une facette de la jeune fille, nous pouvons en opposer une seconde, comme une pièce ternie qu'on trempe à quelques reprises dans l'eau douce.

Que dire de son aventure avec le vampire ? Sinisi qu'il a enchaîné son corps, puis sa volonté ? Dominateur, Trompeur, cruel, méchant: ce sont là quatre traits caractéristiques des mortanys et plus particulièrement des vampires. L'imprudence d'Élyane l'aura conduit à tomber dans son piège, puis, une fois prise, elle aura fini par se résoudre. Imprudence, peut-être, mais pas dénuée de culpabilité.

Que dire du meurtre d'un nargolith qui se fait passer pour un vampire ? La morale commande qu'on ne mette pas fin à des vies qui soient bonnes et pieuses. Le principe protège les vies hastanes, daelwenas, nalkiris, kardars, nébulix, et, quelques fois, kheijans ou nargoliths. Ce n'est pas le cas d'un criminel qui se fait passer pour un vampire. Il y a distinction entre le meurtre, qui comprend la volonté et l'action de s'attaquer à une des personnes énumérées, et l'homicide, qui ne constitue pas nécessairement un meurtre. En l'espèce, la jeune Élyane a commis un homicide, mais elle n'est pas coupable de meurtre.

Les crimes ayant été replacés dans leurs contextes, nous nous penchons maintenant sur la sentence à appliquer.

En l'espèce, le Tribunal,

Constate: la culpabilité d'Élyane, quant aux crimes susmentionnés, savoir: Participation à un groupe criminel et crimes reliés, relation avec une créature du mortulum.

Condamne: Élyane à subir l'Épreuve d'Harlok, laquelle devrait lui rappeler le meilleur côté qui l'aura maintenu dans l'ombre, certes, mais celle du jour, plutôt que celle de la nuit opaque. Aussi, devra-t-elle continuer à prendre soin des orphelins qui comme elle, ont été abandonnés, afin de leur éviter le sort qui lui a été imposé.

Condamne: Élyane à subir l'Examen d'Altaon, aux conditions et modalités prescrites par le révérend Ambrosius.

Condamne: Élyane à subir le Quête de Danarielle, savoir: apprendre la féminité dévolue à toute femme hastane, la mettre en pratique sur elle-même, puis, à trouver un prétendant hastane qu'elle devra marier d'ici l'âge de dix-neuf ans.

Ordonne: Au Clergé hastane, de prendre en note les succès, le cas échéant, de la jeune hastane quant à sa peine.

Ordonne: Au Clergé hastane de nommer une personne titulaire de l'autorité paternelle de la jeune fille.

Déclare: L'enquête sur Élyane complétée avec succès.

Son éminence,
L'Archevêque Des Castegnes