[Légende] Sainte Epée D'Hastanie

Sujet: [Légende] Sainte Epée D'Hastanie Dim 06 Juin 2010, 8:27 am

Sainte Lame, ou Epée, D'Hastanie

Noms : Connue sous le nom de Sainte Epée D'Hastanie, elle fut néanmoins baptisée par Atlas le Premier. Seule Danarielle connaît le vrai nom de cette lame.
Porteurs : Cette épée est transmise de Roi en Roi, depuis le premier Règne d'Atlas D'Hastanie. Pour pouvoir porter l'Epée, il faut donc impérativement avoir la Marque Souveraine qu'Odéon donne à chaque Roi pour régner sur les siens. Sans cette condition, l'Epée ne serait qu'une vulgaire lame entre les mains d'un homme, et son pouvoir ne pourrait être invoqué. Le premier Porteur est bien évidemment Atlas, quant au dernier Porteur portant le nom D'Hastanie : ce fut plutôt une Porteuse, la Reine Ofélia D'Hastanie. C'est la seule femme qui eut le don de porter cette Sainte Lame car elle fut l'apanage des héritiers mâles, mais son père n'ayant eut de fils, elle dut continuer la tradition. Même étant mariée à Taliesin de Montblanc, elle continua de la porter. A sa mort, l'Epée fut enterrée avec elle, et plus aucun D'Hastanie ne la porta.
Quant à l'actuel porteur, il se nomme Richard de Castelcerf, Baron. L'Epée, après avoir été exhumée, lui fut remis par la Princesse D'Hastanie, dernière représentante de la lignée. Aujourd'hui mort, le Baron Richard de Castelcerf, laissa l'Epée à nouveau sans maître.
Pouvoir : Sur la garde de l'épée est incrusté le mot vérité en fil d'or. Les esprits des anciens rois peuvent intervenir à travers l'arme lorsque celle-ci est portée par l'actuel porteur, afin de l'aider en diverses tâches, principalement pour combattre.
Cette arme est très dangereuse, aussi bien pour son porteur que pour son adversaire, car elle augmente la fureur et la rage de son propriétaire. Lorsque celui-ci donne la mort en l'utilisant, il ressent une grande souffrance, la seule parade étant le juste courroux du porteur. Si la colère est juste, elle atténue et peut faire disparaître la souffrance excepté lors de la première mise à mort. Elle détruit progressivement le porteur, sauf si ce dernier arrive à faire virer la couleur de la lame au blanc ; pour cela il doit tout pardonner à la personne qu'il va tuer. L'épée ne peut tuer un innocent que si la lame est blanche, l'innocence de la personne dépend cependant du point de vue du porteur.
Origine :

Atlas D'Hastanie est le Roi des rois. Pour tous ses successeurs, il devrait être un exemple à suivre et dans la lignée D'Hastanie : il fut admirablement le porte-modèle de la Royauté Citrienne. Ce qui fut remarquable était la presque perfection du règne d'un Roi qui connut les débuts de son Royaume. Citria était jeune, les frontières du territoire n'étaient pas réellement définies à cause des guerres perpétuelles entre chaque race émergente. Néanmoins, Citria n'avait jamais été plus Blanche et plus Pure qu'à cette époque où elle fut connue sous le nom de Sainte Cité Blanche. Et cela, elle le devait à ce Roi qui du haut d'un trône humble mettait tout en oeuvre pour le bien de son peuple. Atlas D'Hastanie ne gouvernait pourtant pas totalement seul. Avec le Premier Cardinal et la Première Reine, il fonda la Trinité principale de la gouvernance juste du Royaume. D'ailleurs, cette Première Reine était à l'image même D'Adaelle et offrait une loyauté et un amour incommensurables à son époux et à son peuple. On disait d'elle, que c'était une bonne vivante qui appréciait chaque petite plaisir offert par la Nature et par les Cilias. Pieuse et Charmante, on érigea beaucoup de poèmes à l'image de sa beauté et de sa grâce si bien que d'après les rumeurs : elle demanda qu'on cesse de chanter ses louanges, car il ne fallait pas oublier qu'avant d'être ce qu'ils couchaient d'elle sur papier, elle n'était qu'une simple créature d'Odéon. Ce discours força les artistes à complimenter sa modestie poignante.

Pourtant, Militza D'Hastanie était loin d'être aussi parfaite que tous le prétendaient et si elle en arrivait là, c'était bien le fruit d'innombrables efforts. Le passé de Militza était trouble, et même Atlas tomba dans le défaut en protégeant sa compagne des questionnements trop curieux de certains opportunistes. L'Histoire raconte qu'elle fut née dans les Terres du Nord de l'Hastanie, proche de la frontière avec les races ennemies. Un territoire que la plupart de la population considérait comme maudit car pour y vivre, il fallait être au-dessus de tout : de la force, du courage, de la corruption. Et ce territoire appartenait à la grande famille des Montblancs, si bien que de rumeurs en rumeurs, tout le monde désignait Militza comme une héritière des Montblancs, une bâtarde que cette famille aurait voulu oublier. Néanmoins tous ces échos ne restèrent que rumeurs pâles et insignifiantes que même le chef des Montblancs niait haut et fort : Citrien de Montblanc, premier cardinal de Citria, ne faisait pourtant que son fidèle devoir en écrasant de bien mauvaises langues qui pourtant pouvaient dire la vérité.

La Reine Millie, comme on l'appelait alors à cet époque, donna trois beaux enfants au Roi dont deux fils. Malheureusement, Démelyan D'Hastanie, le petit dernier, mourut d'une grave maladie à l'âge de sept ans ce qui plongea sa mère dans un profond désarroi tandis qu'Atlas n'ayant le temps de faire le deuil d'un fils aimé devait partir en campagne. Militza se réfugia dans une demeure de campagne avec sa fille et l'héritier restant, abandonnant Citria au Cardinal le temps que son époux revienne. Pâle et triste, elle ne souhaitait presque plus se nourrir et laissait ses merveilleux enfants entre les mains d'une loyale nourrice qui soutenait la Reine comme elle le pouvait. Cette dernière avait parfois pour habitude de sortir se promener, entourée de deux fidèles paladins qui veillaient à sa protection. Pourtant ce jour-là, alors qu'elle décidait de prendre l'air en forêt, l'air s'alourdit et l'atmosphère fut assombrie par de lourds et bas nuages noirs. Un orage ? se demanda la Reine, en cessant de cueillir des fleurs pour lever son visage vers l'obscur ciel. Alors, elle se rendit étrangement compte que les paladins qui l'escortaient avaient tout bonnement disparus. Et la Reine se sentit seule et vulnérable au milieu d'une forêt qu'elle ne reconnaissait plus. Elle entendit des murmures ce jour-là, sucrés et mielleux qui faillirent ravirent son coeur à celui qui le détenait déjà.

Et quand l'Orage passa, laissant derrière lui une nuit de terreur dans la campagne environnante, la fraîche rosée du matin recouvrait le cadavre délicat et blanc de la belle Militza. Allongée parmi l'herbe verdoyante d'une clairière aux milles boutons d'or. Ce fut des chasseurs qui trouvèrent sa dépouille transpercée par une lame noire. Pour tous, ce fut une terrible nouvelle et quand Atlas revint triomphant de sa campagne, le goût de la victoire laissa sur sa langue une amère saveur. Il demanda à voir cette clairière, et à ce qu'on y ramène la dépouille de son épouse exactement comme elle y fut trouvée. Et demandant à être seul, il pleura toutes les larmes de son corps, jusqu'à se dessecher d'amour et à s'abreuve de haine. Une haine terrible envers celui qui avait osé commettre tel crime. Et les larmes s'étendirent sur le corps sans vie de Militza, coulèrent en un fin ruisseau pour gorgée la terre de leur sel brillant. Alors, voyant le terrible désarroi de celui qu'il avait nommé comme Premier Roi, Odéon lui donna le pouvoir. Le pouvoir de forger avec ses larmes pures et sincères, une lame brillante au pouvoir particulier. Cette lame vit le jour, à l'endroit même où le corps de Militza fut transpercée. Aussi dure que le diamant et aussi pure que le Cristal, Atlas la nomma devant Odéon et Danarielle. Cette dernière reconnut alors l'Epée créée comme sa paire, et sa presque égale lui offrant à son tour le loisir de bénéficier de sa hargne.

Mais Odéon prévint Atlas. cette lame au grand pouvoir n'était créée que dans l'unique but de toucher à la vérité ignoble qui se cachait derrière le meurtre de la Reine. Et une fois la vérité découverte, le Roi devrait faire preuve de la vertu la plus difficilement conciliable avec la condition humaine : Le Pardon. Alors, Atlas se mit en quête de la vérité. Délaissant ses campagnes à Citrien de Montblanc, il traqua jours et nuits avec sa fidèle garde la moindre trace dans la campagnes environnante. Jusqu'au jour où le premier et dernier indice se manifesta à lui : le criminel lui-même se présenter à Atlas, dans la petite clairière. Le Roi demanda à ses hommes de le laisser seul avec l'être ignoble qui osait paraître à sa vue. Par ignoble, il entendant la description d'un prince Nargolith élégamment habillé et d'une beauté obscure et effiminée qui caractérisait les siens. Et à sa taille, pendait une épée à la lame noire : la même qui fut retrouvée sur le corps de la Reine. Comprenant, dans le silence oppressant, que c'était lui qui avait tué son épouse, Atlas se précipita dans un duel pour lequel il n'était visiblement pas prêt. Fort de sa nouvelle épée, il frappait, frappait encore mais à chaque souffrait et manquait sa cible tandis que le Prince Nargolith se contentait d'esquiver avec mesquinerie. Atlas qui n'avait jamais connu la défaite, était au bord d'un précipice qu'il n'avait pas la force de nommer et alors qu'il posait un genou à terre, oppressé par la douleur une brise tiède aux effluves de jasmin caressa son visage. Il reconnut la présence de sa femme qui lui murmura d'utiliser le pouvoir de l'épée, de ne pas abandonner la Vérité.

Se relevant, Atlas finit par faire face et au fond, demander pour quelles raisons un tel crime ? Pour quelles raisons priver un Royaume de sa Reine, des enfants de leur mère et un mari de sa femme ? Le Prince Nargolith répondit simplement que Militza fut la seule femme à refuser ses avances durant la nuit où il la rencontra. C'était aussi simple que cela. Pris d'une totale incompréhension, Atlas tenta de maîtriser la haine qui fit bouillir ses veines. Et implorant alors son Dieu, et le souvenir de sa femme il transforma pour la première fois la lame en blanc pur. Ce fut douloureux, mais il trouva la force de Miséricorde envers cet insouciant fils de Narshoul. Et son pardon, était de le remettre au jugement d'Odéon et à la sanction de Démélyor. C'est ainsi, que la lame put transpercer le coeur du sombre être, infligeant la douleur de la première mort donnée à Atlas. Eclairée par la Vérité et le courroux Juste menant au pardon, personne ne pouvait défaire cette lame. Ainsi, elle serait remise à chaque héritier de la lignée pour que tous éprouvent la vertu des D'Hastanie.