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 Le flagellant.

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Nataniel Edar.
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Nataniel Edar.


Nbre de messages : 550
Inscription : 04/02/2009

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MessageSujet: Le flagellant.   Le flagellant. Icon_minitimeVen 11 Sep 2009, 11:32 am

Quémander le pardon

Cette vision. Jamais elle ne le quitterait. Son comparse, son frère d’arme, son ami, l’un des rares, étendu sur le lit, inconscient. Il le voyait encore, obsédé par ce qu’il appelait la déchéance du Sire Arthes. Lyan était sur le lit voisin, elle, la coupable, celle qui l’avait influencé à un point tel qu’il ne le reconnaissait plus. Cette succube, cette impie qui reniait presque la cité qui lui offrait la lumière. Où était donc passé l’attachement que Nataniel vouait à cet enfant ? S’était-elle dissipé ? Cette soudaine disparition viendrait-elle causer un acte regrettable envers l’enfant ? Bien des questions et si peu de réponses…

– C’est contre tout les principes de Nàr… C’est contre tout les principes de Nàr… répétait le Cavalier devant l’autel, secouant la tête, cherchant toujours, en vain, la solution à ce problème qui lui semblait insolvable.

Ses yeux se hissèrent, quoique difficilement, vers l’autel, détaillant celui-ci d’un œil admiratif, tâchant de s’imprégner des détails qu’il n’avait pu mémoriser lors de ses précédentes prières. Un genou au sol, le coude appuyé sur la cuisse qui demeurait levé, il était soumis devant le symbole divin, sa cape retombant en cascade contre son dos avant de s’étendre sur le sol, son imposant harnois lui donnant des allures de grand Chevalier, ainsi positionner, les lèvres mouvant discrètement alors que quelques paroles s’évadèrent de la bouche de l’homme.

– Odéon, Père de mon peuple, je vous prie de pardonner les miens, je vous en supplie à genou, je me ferai subir mille supplices afin qu’ils obtiennent le pardon, et je tâcherai de les remettre sur le droit chemin, du mieux que je le puis. Notre Père, céans je vous demande de voir nisi pas le vice qui règne en eux, mais bien la corruption dont ils furent la cible et la naïveté qui les habite, celle même qui les aura poussé à faire un acte regrettable. Je vous quémande leur pardon, même si pour cela, je dois prendre les châtiments qui leur reviennent. Je vous en supplie, Ô mon Père, je vous en supplie, ici, à genoux, céans, de ma voix. J’implore votre clémence en vous jurant de faire régner la Justice qu’il se doit, d’être inflexible envers eux, afin qu’ils apprennent leurs tords et prennent conscience de leur méfait face à la chance que vous leur eûmes donné de pouvoir être vos fervent défenseur. Permettez moi de vous montrer que, malgré cette indignité, ils sont, en eux, de fiers porteurs de votre nom. Je vous en supplie, Ô mon Père.

Je vous implore, moi, votre fils… De les pardonner…


S’agenouillant, il s’inclina plus bas que mesure, se soumettant docilement à l’autel, fermant les yeux, demeurant ainsi un long moment. Après qu’eurent passé des heures, des moines vinrent le redresser, doucement, le Cavalier gardant à son visage une mine sans émotion, distante. Son ami avait manqué aux valeurs de Nàr et à celles d’Odéon. Il devait le remettre sur la voie du Juste.

Cette nuit là, dans sa chambre, il vint se relaxer de son harnois avec des gestes méthodiques, précis et habitués, venant le poser contre le mur dans un ordre bien précis, avant de dénuder le haut de son corps, révélant ainsi sa musculature et les cicatrices qui longeaient son corps, témoins d’un passé de tourmentes et de sang.

Sa main, tremblant, vint glisser contre la table de chevet, s’emparant du fouet finement enroulé qui, sous l’effet de la gravité, vint retomber vers le sol, ballottant mollement pendant que l’écuyer le fixait d’un air lunatique, y resserrant finalement sa poigne. Sa respiration devint bruyante, saccadée, soulevant le torse du guerrier, pendant que ses iris aux teintes d'azur ne quittaient pas le fin cordage cuirassé qu'arborait le fouet. Bien que son allure dénonçait une réticence, son esprit, son âme, elle, n'exprimait aucune mince hésitation, guidé par la vision divine qu'il entretenait de l'objet. Il devait le faire, pour son ami, il se devait d'acheter le pardon de Maelan, il devait être puni pour avoir ainsi laissé agir son ami. Il le devait.

Le premier coup survint, traçant dans son dos un lignage rougeâtre qui se rapprochait de la couleur du sang, avant qu’un deuxième s’en suive, sa marque croisant avec la première, ornant ainsi son dos de meurtrissures linéaires, le sang en découlant légèrement sous la puissance avec laquelle le fervent venait élancer le fouet de cuir, encore et encore, guidé par la foi et par la volonté de gagner ce pardon ultime, celui de son Saint Père, celui de son Cilias, celui provenant de l'être divin à qui il vouait désormais sa vie. Réduisant au silence les gémissements qui ne demandaient qu'à sortir, à s'exprimer, il passa ainsi sa nuit, laissant les claquements retentir dans la modeste chambre d'auberge.

– Je vous en prie, mon Père. Pardonnez les… Pardonnez les…
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Nataniel Edar.
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Nataniel Edar.


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MessageSujet: Re: Le flagellant.   Le flagellant. Icon_minitimeVen 11 Sep 2009, 3:09 pm

La puissance, de par la douleur

On voyait désormais Nataniel marcher dans les ruelles de Citria, un air distant et froid au visage, de marbre, la cadence régulière, toujours revêtu de son imposant harnois, lui conférant une posture imposante, voire menaçante. Il émanait de lui une sombre aura, non pas qu’elle soit de source maléfique, mais bien parce qu’il défendait avec tant d’ardeur les valeurs d’Odéon que sa vue en était obstruée, aveuglée par ce qu’il visait : La purification des landes.

Posant le pied à l’étrier, c’est habilement qu’il réussit à se hisser sur la scelle de son destrier avant de l’envoyer aux galops, tout droit vers le Sud, là où il flairait, dans les grottes, le mal grandissant que représentaient les trolls. La monture, docile, obéit vivement, laissant l’écuyer filer entre les fins branchages qu’arboraient les arbres, ces dernières venant, de temps à autres, frapper contre l’heptazion qui constituait son armure.

Soudain, la monture senti les brides tirer vers l’arrière, l’obligeant alors à arrêter, se cabrant ainsi donc à mi-chemin de la caverne. Le regard du Cavalier se posa contre les boisés environnants, reniflant frénétiquement l’air.

– Ici rôde le mal… Prépare toi au combat, Gargamel…

La monture, bizarrement, devint plus méfiante, au son de l’épée que dégainait son cavalier. Elle sentait que le combat approchait et qu’elle devrait faire tout en œuvre pour appuyer Nataniel. Ce dernier la dirigea habilement, quoiqu’avec de secs mouvements, l’élançant vers les boisés en criant, la lame bien haute. Les sabots du cheval tombait et callait dans d’énormes traces de pieds que le jeune Edar semblait bien lui obliger à suivre, débouchant finalement sur une clairière bondée de trolls qui, à l’entente des cris de guerre peu discret de son Cavalier, tournèrent la tête et prirent les armes qu’ils purent trouver : arbres, racines, pierres.

Sot est celui qui croirait que le jeune Edar aurait reculé. Ses cris ne prirent que de l’ampleur, entrant dans un fanatisme tel qu’il en était aveuglé, guidé par la seule odeur du sang et par l’anéantissement des impies.

Les plaies à son dos, sous son harnois, reprirent vie, ayant à peine cicatrisé de la nuit passée, elle s’ouvrirent, laissant couler, à son dos, le sang du Pardon, donnant ainsi une force titanesque à l’Hastane qui, à chaque coup, tranchait littéralement un membre des trolls, avec tant de hargne et de haine que, si son cœur n’aurait pas été à Odéon, ç’aurait été le plus noir des landes.

La troupe de colosses ne fit pas long feu, tombant, un après l’autre, faisant à peine souffrir le Cavalier qui ignorait la douleur, continuant de frapper, frapper et encore frapper comme si rien d’autre n’aurait existé au monde, comme si c’était le but de sa vie, son aspiration. Tous furent tués, par un seul ne fut épargné, il traqua même les fuyards, les abattant de sang froid, leur coupant les jambes, toujours avec cette force inouïe, avant de les achever, dans leurs propres gémissements d’agonie.

Se tenant dans l’amas de cadavre, on distinguait la silhouette d’un Cavalier replié sur lui-même, la force de son Dieu l’ayant quitté et la douleur l’ayant finalement rejoint. Son dos lui laissait vivre mille supplices, mais à un prix si convenable qu’il tâchait de serrer les dents et de retenir ses gémissements. La force qu’avait eu son bras, durant que l’hémorragie battait son plein, n’avait jamais eu d’égal, dans toute la vie du jeune écuyer et c’est sans hésiter qu’il la ré-utiliserait.

Rentrant en Citria, il vint changer les bandages qui recouvraient les nervures à son dos, puis espéra que la douleur l’aurait quitté avant le soir, car il devrait recommencer à quémander le pardon d’Odéon et à espérer, de par sa foi, qu’il lui insuffle davantage de puissance, pour abbatre l’hérésie qui régnait sur les landes.
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