L'achat de pain.

Après une difficile soirée pour le trio des ennuis, Nataniel-Lyan-Vandala, tous trois au même endroit au même moment... danger?

Tous les trois étaient en train de se remettre lentement de leurs blessures dans la maison de Vandala tout près de Tyrimar. Lyan était dans un piteux état mais Vandala le confia aux soins de Nataniel, le temps d'aller acheter du pain.

En effet, les nombreuses visites de ses aspellors avaient finalement réussi à vider la réserve de nourriture de Vandala. Ce Nataniel... il avait toujours faim! Et maintenant, c'était elle qui mourrait de faim.

Elle leur dit ceci avant de partir: Je reviens sou peu. Nataniel, occupez-vous de Lyan comme il se doit.

Partant d'un pas peu assuré du à ses récentes blessures, elle prit lentement la direction de Tyrimar qui était à deux pas de chez elle.
Simplement, Vandala ne rentra pas dutout.

Laissant Nataniel et Lyan chez elle.

Ce que j'ai faim..

La journée, haute en action, avait été difficile pour le Cavalier. Entre les trois assauts de Kheijans sur sa personne, il avait eu affaire à un fantomatique ennemi, lequel il avait suivi dans un guette-à-pend, dans le campement Morgalin. Entouré par ces créatures, il avait à peine eu le temps d'entendre les Kheijans s'approcher de lui, afin de mener une dernière charge contre sa personne. Heureusement, il avait l'endurance de dix hommes, et leur charge, aussi inutiles que nombreuses, ne menèrent à rien.

- Je serai brève..

Levant la tête vers la dame, Nataniel hocha simplement de la tête, son visage arborant des airs soucieux, bien conscient des dangers qu'elle risquait, puisqu'à peine quelques instants auparavant, le Cavalier avait servi une dégelé à ce spectre de pacotille qui tenterait bien tôt de se venger sur sa personne, par des moyens plus loufoques et sadiques les uns que les autres. Lyan en était la preuve. Un fouet à crochet lui avait entaillé bon nombre des endroits du corps. Ce n'était qu'un enfant. Son enfant, indirectement.

Voyant le temps défiler, l'inquiétude de Nataniel pris en intensité, au fur et à mesure que le soleil ne chutait dans les cieux, laissant la dame Vandala toujours absente, minute après minute, seconde après seconde.

C'est alors qu'il entreprit de partir à sa recherche, se levant lentement, Lyan blottit contre lui, au bord du sommeil, le chevaucheur tâchant de l'étendre sur les couvertures au sol.

- Je reviendrai sous peu, d'accord ?

- Mmh Mmh. énonça l'enfant en hochant de la tête d'un air qui en était presque candide.

Il prit donc le chemin de Tyrimar, qu'il scruta à la loupe, mais qui ne dénonça aucun signe de vie de la dite demoiselle. Soucieux comme peu, il fit le tour de la cité, à bon nombre de reprises, les dents serrés. Ce fantome de pacotille se serait-il servit de Vandala comme il s'était servi de Lyan ? Comme moyen indirect d'atteindre le cavalier ? Si c'était le cas, il ne donnait pas cher de sa peau.

Les poings fermés, il revint finalement à la demeure de Fleur, Lyan assis devant la porte, la tête incliné, comme s'il dormait, à l'extérieur, à l'entrée.

- Que fais-tu à l'extérieur, Lyan ? dit le cavalier, la mine soucieuse en parcourant les alentours, à l'affût du moindre vilain qui aurait obligé l'enfant à sortir de la maisonnette.

- C'est ce que mérite un chien, nisi ?

Futé. Maintenant, tous deux étaient dehors. Sale gosse.

Le Chevalier en devenir vint alors élire siège au sol, aux cotés de l'esclave, un soupire échappant à l'embrassure de ces lèvres. Combien de fois cet enfant allait-il se traiter lui-même de chien ?

- Je dois y retourner... Là-bas.

Dès lors, la panique s'enquit du guerrier, ses yeux s'écartillant, sa bouche s'ouvrant alors que sa voix défaillait à l'entente de la dernière tirade, comme choqué et inquiet à la fois.

- Quoi ?! Nisi ! Tu n'iras pas.. Tu as un moyen pour que je te retienne ?

- Bah, une laisse.. C'est la principale fonction des chiens; Être en laisse..

Grognant légèrement, le regard du jeune Edar était devenu quelque peu colérique, comme dépassé par les évènements et l'entêtement de l'enfant. Il n'était pas question qu'il continue à se traiter de chien de la sorte, même si pour cela, Nataniel devait réduire les 100 pointes aux ruines.

- Si tu redis encore que tu es un chien, je t'emmène de force à l'auberge, et c'est là que tu y coucheras.

C'était un bon compromis, le laisser filer en échange qu'il reprenne confiance en lui, qu'il remonte, lui-même, dans sa propre estime. Des mesures un peu trop drastique par contre, puisque le chemin serait probablement infesté d'êtres aussi maléfiques les uns que les autres.

- M'eh... Désolé..

Eurêka ! Il commençait à saisir, peu à peu, qu'il était plus que ce qu'il pensait être. C'était déjà un bon commencement, du moins, c'est ce que l'écuyer croyait.

- M'bon, file, avant que je ne change d'avis..

Se redressant, c'est Nataniel qui quitta les lieux le premier, pieds nus et torse à l'air, puisque ses vêtements étaient toujours à l'intérieur. Il entama son chemin lorsqu'il entendit Lyan au loin.

- Et habillez-vous !

Tssssk. Sale gosse.

Reprenant le chemin de Tyrimar, Nataniel mit la nuit à rechercher Vandala, parcourant les environs, arme au poing, prêt à tuer quiconque la tenait en otage. Peu lui importait, il la retrouverait, coûte que coûte.

Mais ce fut en vain. Il ne trouva ni trace de Vandala, ni trace de grand démon tueur. Cette nuit là, il ne ferma pas l'oeil, guettant l'entrée de la maisonnette, attendant patiemment la demoiselle.

Tout ça pour une miche de pain.