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 Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée

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Lyan d'Aragon
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Lyan d'Aragon


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MessageSujet: Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée   Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée Icon_minitimeDim 15 Mar 2009, 2:59 am

Épisodes précédants : http://teilia-illegalite.forumactif.org/histoire-f9/sequences-de-loyaute-conditionnee-t52.htm

Séquence Citrienne de :
LOYAUTÉ CONDITIONNÉE
"Abandonnez un chien loin de vous, et il reviendra à la course."


...L'esclave héritait parfois des excès de colère de son maître...

Parfois ?! Les voilà engagé, le Chancelier et son fidèle cabot, vers une marche d'apparence sans fin parmi les landes de Teilia. Un pas après l'autre, les pieds lourds et traînant, Lyan réfléchissait. Il y a quelques jours déjà, sa liberté lui avait été à jamais retirée. Une simple parole qui portait toute ses aspirations, tous ses espoirs et toute sa motivation qui fut déniée, rejetée et ignorée. À jamais à lui, à jamais n'ayant que lui comme seul et unique Cilias, unique voix et seul détenteur de sa vie ou de sa mort.

Toutes libertés... envolés. La motivation qui habitait les gestes et les larcins du gamins... envolées. Ses pas étaient dorénavant peu enjoué, son corps tremblait et ses mots étaient dénués d'intérêts. Toute sa vie de servitude, il ne tentait que d'atteindre une dette visée pour obtenir une liberté minime, mais ceci lui était désormais retiré.

Plus que jamais, Lyan déprimait. Sans doute que, plus tard, cet androgyne retrouvera raison et se contentera de servir dans le silence et la fidélité. Mais dans le moment, pas par pas, en direction d'on ne sait ou, ceci lui semblait d'un mirage.

Le Squelette ne semblait avoir de fatigue, et il fallut de nombreux soupirs de son compagnon mortel pour qu'il daigne arrêter dans un petit bois à proximité de la route qui bordait Citria. Le temps était doux, mais il sembla que la nécessité de faire un feu de camp se profila. De longues minutes se passèrent alors que, furieux, Lyan s'afférait à faire naître quelques étincelles de deux bouts de brindilles.

- Au fait, Lyan. Ça fait un moment que tu n'as pas déboursé... il s'agissait d'une règle de servitude. Au minimum cent pièces par semaine....

- Je ne peux le nier, Maître. Votre emprisonnement me laissa bien occupé, et ces derniers jours mes tâches envers vous me prirent tout mon temps. Mais ceci n'est pas une excuse. Au fond de son sac, Lyan trimballait huit-cent pièces d'or. Largement suffisant. Mais quelque part, à l'intérieur de la cage qu'il contenait, son cœur se débattait à sa survie morale. Il battait piteusement, sans la moindre once d'intérêt.

- En effet, ce n'est pas une excuse. Tu sais se que ça signifie, échouez.

- Bien sûr, Maître. Répondit-il tout bonnement, dégrafant sa cape et retirant son pardessus avec une banalité exemplaire. Son cœur, lui, reprenait travail et battait furieusement. ''La liberté, plus jamais... À jamais enchaîné, sans espoir, sans désir... Puis-je reconnaître la place qui me revient de droit, et rayer ces pauvres aspirations qu'un chien n'est en droit de posséder...''

Et le premier coup vint. Un fouet rapide, d'une main habile et précise. Il tomba douloureusement sur sa poitrine, déchirant une partie de sa tunique blanchâtre, l'humectant déjà d'un peu de sang. Lyan arqua sa tête sur l'arrière en criant, les jambes menaçant de se dérober sous lui. Mais ils n'eurent le temps, car le deuxième suivit, et s'enchâssa un peu plus à gauche. Les larmes perlaient orgueilleusement de ses lèvres, tandis qu'au sol, les pièces perplexes observaient la scène, impuissantes.

Le troisième coup vint, à l'exact même place que le second, provoquant une déchirure plus importante de la plaie. Le sang, cette fois-ci, s'échappa sans retenu en laissant le gamin chuter au sol, le corps tremblant et toussant. Mais les cris alertèrent un cavalier, qui rapidement piqua à l'intérieur du boisé pour tomber sur l'étrange scène d'un enfant apparement aveugle au sol, le sang perlant de son torse pour s'échouer dans le gazon cendré. À ses côtés, un Mortanyss étrange qui s'enfuit à toutes jambes.

- Petit... ? Est-ce que... ça va ?


Monsieur Kovisan ? se rappelait Lyan entre deux sanglots étouffés de plaintes. Que ceci peut mal tomber... Personne n'aurait du venir, il aurait du simplement souffrir comme un chien, n'avoir aucun traitement digne de ce nom ; simplement digne d'un chien. Mais le voilà en compagnie de cet hastane le croyant comme aveugle, faiblement penché sur son petit corps replié. Des larmes de désespoires étaient prêtes à perler, mais une dague s'imiça sous la gorge de l'Hastane.

Les choses allaient de mal en pis. Son maître profitait de l'occasion pour voler. Et pas qu'un peu, remarqua t'elle plus tard, lorsqu'une échange de quelques 3 ou 4 couronnes fut échangés pour sa propre personne. Son ventre se noua d'un remord, à l'idée de la perte que ce Sieur s'avait lui même occasionné. D'une manière ou d'une autre, peu importe le traitrement, le cabot savait qu'il reviendrait vers son maître. L'achat était inutile.

Il était, à jamais, son dernier Maître.

Mais le Sieur ne s'y arrêta, et l'accompagna au Soigneur de Citria, ou ses plaies furent brièvement soigné. Lyan était mal à l'aise, grandement insécuritaire et peu joyeux. Chaque fois que son regard croisait celui du Sieur par-dessous son bandana, les pièces lui revenaient chétivement en mémoire. À chaque fois qu'il observait autour de lui, le mot liberté, dont l'épellation lui était d'un grand mystère, flottait au-dessus des têtes hastanes. Un rêve qui, jamais, ne lui serait accessible.

Et même à l'intérieur de la Cathédrale, ce qui aurait bien fait rire l'Illuminé, l'esclave se sentait piteux. Ce lit était trop luxueux, ses blessures pourtant superficiels, même si elles avaient manqués le tuer. Son humeur était massacrante, et l'Évèque en eut bien la preuve. L'atmosphère Circanesque qui s'élevait de chaque meubles lui relevait le coeur d'une espoir bafouée. Chaque mensonges qui franchissait les lèvres de l'androgyne venait si aisément qu'il en vint d'une facilité exemplaire, et dégoûtante.

Le choix ne se montrait plus. Il devait, envers et contre toutes conséquances, fuir. Ses blessures étaient moins douloureuses, par les mains guérisseuses du MonSeigneur, et fort probablement que ceci l'aiderait à atteindre sa destination. Rester ici signerait sa mort morale.

Un chien enchaîné ne peut resté sain en compagnie de bête libre.


Dernière édition par Lyan Fanel le Mer 02 Sep 2009, 10:06 am, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée   Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée Icon_minitimeDim 24 Mai 2009, 1:03 am

Épisodes précédants : http://teilia-illegalite.forumactif.org/histoire-f9/sequences-de-loyaute-conditionnee-t52.htm


Chien piteux, chien de rue.

- Il fait trop beau pour ça, aujourd'hui...

- En effet,
approuva un homme aux boucles d'oreilles avant de repartir sitôt. De repartir avec le cœur en miette de Lyan.

Un signal. Une bombe allait exploser. Le cœur serré, l'enfant se releva en réprimant ses larmes de regrets. Citria la Blanche, Citria la Lumineuse n'était pas faite pour lui. Lui, âme noir et souillée, cœur lumineux mais encagé. Il était un angelot aux ailes arrachées, au pied enchaîné. Et un angelot déchu n'a pas sa place au Circan.

Prenant vivement le chemin de la fuite, l'enfant repoussait ses larmes. Mais là ne serait pas les seules larmes de la journée.

Nataniel, l'impulsif et fier Nataniel, allait périr. C'était écrit sur son minois, un minois que Ô combien Lyan fixait à ce moment-là. Son petit corps tremblait, tandis qu'une phrase virvelottait dans son esprit, le laissant que plus tremblant, plus sanglotant.

- Aide ma Famille, mais ne le fait pas visiblement... Sois... discret.


Néanmoins, il s'y refusait. Jamais son esprit n'accueillerait une telle traitrise. Comme toujours, rien ne l'empêcherait de se sacrifier pour ses lumières, pour ses naïfs protecteur. Ainsi resta t'il droit et fier, malgré les ordres lancés à son égars. La situation eut néanmoins tôt fait de dégénéré.

Nataniel était hors de danger, pour l'instant, et Lyan aussi. Toutefois, on le forçait à rentrer à la Lumineuse. Cette Citée qu'il y a quelques temps à peine, il avait damné au feu. Cette citée si blanche qu'il en avait mal aux yeux, si blanche que ses genoux le lâchaient lorsqu'il passait les imposantes murailles. Une Citée pour les preux, les libres. Jamais, au grand jamais, se promettait-il alors, ses pieds ne souilleraient Citria.

Mais il y retourna bien un jour, puisqu'à nouveau les Kheijans firent éruption et lui volèrent son protecteur, son ange. Ils l'apportèrent aux confins du Mortulum, laissant l'enfant au bord du gouffre, observant son immensité avec une tristesse des plus sincères. Il tombait, tombait et tombait, réalisant l'ampleur de la situation.

- C'est ma faute... murmura t'il en sanglotant vers Isathis, qui s'évertuait à réconforter l'Androgyne. Ma faute... s'il souffre.. ma faute... s'ils sont morts, assomés, ou j'en sais rien... 'Suis rien de mieux qu'un pauvre hérétique, comme Monsieur Tancrède dit...

- Shusht.. tu es mon angelot, Lyan... chuchota la dame avec douceur en lui caressant le dos.

- Un angelot damné, les ailes arrachés et le pied enchaîné... C'est ma faute, Madame Isathis ! Sanglotta l'enfant davantage, enfouissant son minois dans les replis de sa robe.

Car le môme était damné, et il le savait. À devoir éternellement tirer un trait sur ses plus grands amours, ces plus grandes amitiés, car une âme morte lui aura ordonné. Parce que ses valeurs étaient conditionnées, notre gamin n'arriverait jamais à se défaire de l'idée. On le rapporta néanmoins rapidement à l'intérieur des murailles de Citria, lui interdisant toute sortie. C'est le coeur en charpie qu'il affrontait la haine des Citriens, des camarades de Nataniel.

Mais qui se souciait de l'enfant, aux traits marqués par les sillages de larmes ? Qui se souciait de l'enfant aux pieds traînant, aux yeux rougis et aux larmes incessantes ? Qui se souciait de son coeur brisé, de ses tourments et ses craintes ? Nul âme. Car sa place ne serait jamais dans cette Citée de Libre, et que cette simple constatation le laissait pleurer davantage. Son rêve innacessible, la Blanche Citée...

Quelque part à Mortancia, Mortulum des justes, Nataniel souffrait.
Quelque part en Citria, Mortulum des déchus, Lyan souffrait.
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MessageSujet: Re: Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée   Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée Icon_minitimeVen 28 Aoû 2009, 11:44 pm

Épisodes précédents : http://teilia-illegalite.forumactif.org/histoire-f9/sequences-de-loyaute-conditionnee-t52.htm

Un chien battu fuit son maître ou lui reste fidèle ?

- Sale cabot ! Ajouta un certain Aethor en empoignant avec force l'épaule de l'enfant lunatique, qui ne le fut pas très longtemps. Les accusations fusèrent, toutes sur une pseudo trahison qui laissait l'enfant perplexe.

Battu, jeté au sol, étranglé sur la scène du Théâtre des Cents-Pointes. L'ironie était présente. Néanmoins, la chose n'avait rien de théâtrale, encore moins de jouée. L'enfant peinait à articuler, toussait et s'agitait sans motivation ni espoir, les yeux écarquillé par la main qui se resserrait contre sa gorge frêle. Mourrait-il aujourd'hui, entre ses mains ?

- Parle ! Parle ! Qu'as-tu dit de moi à Citria ?!

Rien, rien du tout. C'était la réponse qu'il aurait pu dire, qu'il aurait du dire, peut-être. Mais un enfant égaré, haineux ne peut se résoudre à aider un criminel. C'est en gémissant qu'il décida de prendre le fardeau du délateur. Son identité n'avait pas d'intérêt réel, seul était important qu'il tente de mettre au sol l'organisation des Cents-Pointes. S'il ne le pouvait pas lui-même, le minimum était, aux yeux du môme, d'aider celui qui le faisait, qui soit-il. Les coups pleuvaient, les mains ne daignaient pas se retirer de sa gorge, l'entourant de contusions.

- Tu veux mourir, ou quoi ? Parle !

- S..oit... t...tue-moi !
Articula l'enfant avec une pointe d'effroi, la tête arquée sur l'arrière, ses yeux cernés traversé d'inquiétudes.

- Jamais. Mourir serait pour toi une délivrance, ta vie sera plus souffrante. Et crois-moi, Lyan, je ferai tout pour qu'elle le soit, à jamais.

Grognement de la part de l'adversaire, qui le relâcha violemment contre le sol, le tournant sans délicatesse sur le dos. En position si soumise, il ne put faire autrement que détourner la tête de l'homme qui appuyait son pied à son ventre. Une nouvelle douleur à supporter. Et les coups pleuvent à nouveau, enfonçant les dernières défenses de volonté de l'enfant, qui enfin tombait sans conscience, sourd aux propos, insensible à la douleur lancinante.

...

Ce fut en entrouvrant les yeux pour la deuxième fois, à son deuxième réveil, qu'un bruit le réveilla. Aethor avait tombé de son tabouret dans un fracas immense, les yeux vides et la gorge en sang, minois surpris contre son corps blêmit. Il n'en fut pas plus à l'enfant pour se replacer les idées, se relevant avec difficulté de sa scène de théâtre pour prendre le pas vers la porte, chancelant, gémissant. Il ne vit plus, à ce moment, qu'une vision s'affaiblir, brouillée et mauve, discernant que par mémoire les obstacles contre sa route.

Néanmoins, il se souvint avoir ajouté d'un ton rauque, une fois les portes de la taverne franchises : Loin...

À qui ? Il ne le savait pas à ce moment, mais un bras l'enlaça et adhéra à sa demande. La marche était ardue, les pas réveillaient les contusions sur son corps, et sa vision flou l'empêchait de marcher correctement. Il n'en fut pas plus pour qu'à nouveau, il chute dans l'inconscience. La faible et honnête sensation d'être en de bons bras, le museau incliné vers le torse du sauveur, de l'assassin ? Silencieux, minois livide de terreur.

...

Et encore une fois, il ouvrit avec moult difficulté ses yeux cernés dans une toute autre endroit. Des Rédempteurs siégeaient là et là, d'autres murmuraient des paroles réconfortantes qui l'entouraient d'une douce lumière. Et, diable, il ne pouvait plus empêcher ses lèvres de murmurer, dire, crier la moindre de ses pensées. D'une ennuie ! Sans doute paraissait-il cinglé aux yeux des gens présents, mais il n'avait jamais été plus honnête qu'à ce moment...

Les minutes et heures passaient, laissant le môme étendu dans le lit du Soigneur, sous garde. Les visites se succédaient rapidement. Son sauveur, un prêtre, deux prêtres, un rédempteurs, deux rédempteurs et un militaire. Ils se succédaient et s'alternaient, ne laissant jamais l'enfant seul à ses songes dit à haute voix.

Le nombre de choses qu'ils ont appris !

Le nombre de chose... qu'il a appris ?

- Veux-tu réellement mourir, Lyan ? Ajouta le précédent Sieur qui lui avait gracieusement offert son voyage vers Citria, d'une pointe inquiète, sans doute.

- Je... 'Oui ! oui ! Plus que jamais, s'il-vous-plaît, je supporte plus...' Je crois...


- Je le ferai, si c'est ce que tu souhaites.


- V...vraiment ? 'Enfin, ce serait aujourd'hui ? Là dans la Citée de Lumière, par les mains de celui qui m'a sauvé ? Maintenant... est-ce que c'est vraiment bien...?' Faites-le ! S'il-vous-plaît !


Mais il ne le fit jamais, ne le voulu jamais. L'enfant s'accrochait désespérement à l'assassin, le regard effrayé mais conquit d'espoir. Après une soirée sa résolution prit des miettes, le laissant choir, déçu et hargneux, contre son lit. Furieux d'être laissé à sa vie, encore ?

- Pourquoi... ? ajouta à mi-voix l'adolescente le regard tourmenté et capricieux.

- Parce que je vous aime, fichtre diable !

C'est confus qu'il laissa l'enfant seul dans la pièce, la porte ouverte d'un magistral coup de poing furieux. Lyan était-elle réellement apte à comprendre ce type de mots, ce type de situation ? Elle se contenta dès lors de l'associer au groupe amis, sans plus de songes. Mais quelque chose la titillait encore...

Quelque chose de largement non-résoluble pour un chien conditionné à obéir, et non pas à aimer.


Dernière édition par Lyan Fanel le Mer 02 Sep 2009, 10:06 am, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée   Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée Icon_minitimeMer 02 Sep 2009, 10:04 am

L'ombre et la lumière peuvent-elles coexister ?

C'est une histoire tout à fait différente de ce qu'on a connu jusque là. Certes il y aura de la noirceur à profusion et les personnages resterons toujours les même. Un Maître sadique, un enfant tourmenté et des sbires inhabituels. Néanmoins, pour une fois Lyan aura un pas de plus vers la lumière... Il y existe une histoire qui s'apparenterait très bien à cette journée d'hier. L'auteur ne serait certes pas dans sa bonne dimension, mais il y trouverait son compte. Plus de fiction elle deviendrait réalité, le laissant admirer son œuvre si doucement rappelée au fil de nos années. Mais bien sûr, s'il la voyait comme il l'avait écrit aux moindres détails, l'intérêt n'y serait plus...


On peut y voir le commencement avant-hier, lorsque Lyan fut torturé par Aethor, puis sauvé de ses mains. Lorsqu'il s'était éveillé à Citria, ou il n'y avait toutefois resté que peu de temps, puisque son Sauveur même venait le ramener aux Cents-Pointes. C'était inévitable, bien sûr, et il ne souhaitait autre chose. Le voyage avait été simple et sans anicroches, autre que les gémissements peu motivé du cavalier blessé.

C'est à ce moment que tout chuta.

Elle avait été sa faille. Il était noble et de bon sang, désireux de se sacrifier pour son peuple et ses idéaux. Mais encore une fois, tenter de se sacrifier pour une enfant sombre qui se débattait de moins en moins dans son obscurité ne pouvait avoir d'autres conclusions. Peu de temps après leur retour en les Cents-Pointes, on ne voyait plus qu'un garçon affaissé contre le mur d'une prison, sous le regard acérée de Xathwort, Milimix et Lawreth. Les questions fusaient de tout sens, effrayant Lyan un peu en retrait qui observait le garçon avec plus de douceur que les adultes.

- Qui es-tu, réellement ? Pour qui travailles-tu ? Que fais-tu ici, ton but réel?

Et l'adolescent répondait avec une étrange honnêteté qui s'en mordait la langue.

- Sauver Lyan...


Et les mots coulèrent, comme les coups tombèrent. La torture avait commencé, alors que l'adolescent tentait avec belle peine de protéger sa tête. C'est lorsque Lyan se tourna vers la scène qui en eut le souffle coupé. Il était déjà dans un état si lamentable ! Laissant le prisonnier au fond de sa cellule, désintéressé, notre môme était déjà accroupis près du torturé. Enfin, avant que certaines mots le fouette de part en part...

- Lyan ! Frappe-le. Ajouta le Fantôme d'un ton sans aucun doute ennuyé. Était-il déjà blasé de donner de pareils sévices à quelqu'un ?

- Qu...e ? Mais je... je... je refuse ! Balbuta l'enfant avec de grands yeux effrayés. Un regard pour l'adolescent, un regard pour son maître.

Et les coups pleuvaient, comme les mots cessèrent. Le fouet s'abattit sur l'enfant qui se replia, étouffant son gémissement, étouffant ses plaintes. Lorsqu'enfin sa vision daigna de nouveau être présente, il ne voyait qu'une situation qui lui serrait le coeur de remords appréhendés. Là devant se tenait Xathwort, dague à la main, et son sauveur, dague au cou.

- Si tu ne le frappes pas, je le tue.
Susurra le maître avec douceur, son regard braqué avec insistance contre l'enfant qui, lentement, serrait son poing droit.

- Soit... les seuls mots qui avaient réussi à s'échapper de sa mâchoire serrée, de ses yeux peu à peu embués. Le jeune homme était relâché de l'étreinte meurtrière du Mortanyss, mais s'enfouissait peu à peu dans une crainte qui nouerait le coeur de Lyan à jamais. Lentement, durement et difficilement, son poing droit venait s'abattent contre la chair de l'homme affaissé. Chaque coup provoquait une douleur plus présente, un gémissement qui fuyait, craintif.

Mais là n'était pas le pire.

Le Maître souhaitait désormais qu'il attaque le visage, son... joli visage. Il s'était de nouveau opposé, avait de nouveau gémit sous le claquement du fouet. D'un geste incertain, sa main se soulevait vers sa joue, son nez, tremblante et faible. Lentement et d'un regard épuisé de sanglots, son poing se relevait, et...

Ses yeux ! Fichtre, ses yeux !

De grands yeux écarquillés, craintif, effrayé ! Des beaux yeux azurés qui ne regardait pas quelqu'un d'aimer, mais de craint, d'hais ! Les yeux d'une victime face à son bourreau... Ses yeux à lui ! Ses yeux face à Xathwort, pourquoi devait-il faire face à des yeux pareils, dans le minois de celui qui l'aimait ? Ses yeux ! À faire se faire déchirer le coeur, des yeux effroyables... des yeux qui l'hantaient désormais. Des yeux crevés, des yeux effrayés. Des yeux qui se refermèrent d'une crainte sans nom lorsque le poing de l'enfant s'abbatait contre son minois, de nouveau sanglotant. À quelques reprises encore, puis plus rien. Plus rien d'autre qu'un Lyan affaissé contre un mur de cellule, les yeux gonflés de larmes qui n'avaient plus la force de coulées.

Encore quelques coups, des gestes, une chaise, une explosion. Le minois confus du torturé brûlé de moitié, la chair sanglante, à vif.

Et un coeur en miette.
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MessageSujet: Re: Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée   Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée Icon_minitimeVen 04 Sep 2009, 8:24 am

...Non

Ils étaient rentrés à Citria. En fait, seul lui y avait été déposé, mais il ne fallut grands moments pour que les pas de Lyan foulent son chemin, débarquant en trombe à Citria. Le coeur déchiré, effrayé, elle ne s'était résolu à laisser ce méfait prendre la poussière, s'oublier. Sa quête de rédemption était franche et sincère, motivé par ces yeux qui la hantaient désespérément. À peine les pieds à Citria que la brève rumeur de la perte de mémoire d'un Sire vint à ses oreilles. Chose qui ne fit que motiver davantage son geste, les yeux grands et craintif. Sans mémoire, par sa faute ?

Mais de ça, le Rédempteur ne voulu rien en savoir. Malgré le nombre de crime que l'enfant avait pu déglutir à ce moment là, devant cette armoire à glace, il restait toujours insensible à son désir de punition. Aussi furent-ils déranger par Maelan, qui, dès entré, jetait une tête sur le sol. Il n'en fallut pas davantage au Rédempteur pour mettre les deux adolescents à la porte, blasé, irrité, agacé ?

- M..maelan je... je suis désolé... vint souffler Lyan à l'intention de son voisin patois, un peu paniqué par la macabre découverte. Peut-être pu..puis-je te raconter...?

Il accepta, et ils marchèrent jusqu'à un coin relativement reculé, là ou personne, ne serais-ce eux, entendrais l'horrible histoire qui filerait sur les lèvres de l'adolescente. Et donc, c'est blessé qu'elle vint s'asseoir à proximité de la marre trouvée, tournant dos à Maelan, à son minois défiguré qui ne pouvait qu'à chaque regards, serrer les remords.

Les mains portés le long de son bras fouetté, ses lèvres ne racontaient que mollement une brève description des évènements, se laissant évasive, incertaine. Et vient ses mains. Les mains qu'elle ne sentit qu'à peine contre ses blessures, dont elle vit encore moins la faible aura les illuminés. Puis, plus rien. Les blessures, envolés. La moindre sensation de douleur physique n'étaient plus...

Ou ailleurs ? Derrière elle ne siégeait plus l'Arthès. À la place était un adolescent recroquevillé contre la muraille de Citria, le visage en larmes et en sueurs.

- Comment...comment peux-tu endurer... tout ça..?! Articula t'il avec apparente difficulté, tapant contre le sol en toussant son chagrin.

- V... vous avez pas le droit ! Les yeux écarquillés d'horreur de Lyan fixés contre l'adolescent qui gémissait. Parce que maintenant, elle avait compris ou s'était envolé ses injures. Une compréhension qui relevait ce familier sentiment de tristesse à ses yeux.Redonnez-les moi ! Redonnez-les moi ! Je veux pas... je veux pas vous voir blessé encore !

Le Noble pivota mollement à genoux, la tête bien basse, appuyée contre le sol frais.

- N... nisi, jamais ! Trouva t'il néanmoins la force de lancer.

Ce à quoi rétorqua : Maelan ! Redonnez-les ! C'est moi votre bourreau, vous avez pas le droit ! Son ton s'était brisé douloureusement, le regard désormais larmoyant, accroupie là près du torturé. Comment avait-elle pu lui offrir tant de douleur ? Le défiguré de la sorte, le torturé à nouveau, son coeur était-il donc si cruel ?

- C'est l'heure... de changer... votre parcours... de vie...

- Je... vous torture un deuxième fois... Murmura l'enfant d'une voix rauque, s'écartant avec impuissance pour s'asseoir plus loin.

- Nisi, c'est un choix que j'ai pris seul... dans l'espoir.. de vous sauver.

- Pourquoi, c'est à moi..

- Plus maintenant. Répliqua t'il avec faiblesse, avant d'être confronter à un deuxième pourquoi inlassable. Ce sont mes fouets, mes coups de fouets... mes blessures... que m'a infligé ce vil malfaiteur... Vous n'avez... plus rien.

Est-ce donc si simple ? Craintive, effrayé et perdue dans ses remords, l'adolescente fixait avec désespoir Maelan reprendre lentement pied, la douleur faiblement estompé, faiblement accepté. Son coeur souffrait et saignait, une deuxième fois déchiré par une torture qu'on lui forçait à infligé. Néanmoins, pourquoi de sa main les choses paraissaient plus douce ? Il se sacrifiait, certes, comme l'enfant lui-même s'évertuait à faire pour ceux qu'il protégeait, ses lumières. Mais pour une fois, l'unique fois, quelqu'un l'avait extirper des Cents-Pointes, prenant son mal sur ses épaules.

Il ne méritait plus de vivre. S'il prodiguait tant de douleurs à quelqu'un de si fier, si bon, pourquoi devrait-il toujours être là, droit et en santé, en forme ? Sans que son corps ne soit plus striée de cicatrices, sans que le moindre élancement ne le traverse ? Pourquoi devrait-il être jeté si loin de sa rédemption?

L'Éternel discussion de la mort s'engagea dans la conversation, et se solda, cette fois-ci.

- D'accord, je le ferai. Conclua lentement l'Arthès, qui cette fois-ci n'avait que moins de mal à se tenir debout.

- Là, maintenant ? S'assura Lyan. Ne changez pas d'idée, comme la dernière fois.

Ce à quoi on lui demanda d'approcher. Chaque pas semblait faire résonner sa tête d'une vive douleur. Mourir, là maintenant, dans les bras de quelqu'un de bien ? Pouvait-elle, encore, y rêver sans que son rêve lui soit arraché brutalement? À proximité s'éleva la main valide de Maelan jusqu'à la gorge fragile de l'enfant, qui se tenait là tout près. Avec douceur, elle avait renvoyer sa tête vers l'arrière, permettant aux doigts puissants du guerrier de l'enlacer convenablement.

L'homme semblait retenir son souffle, rougir lentement alors que ses iris parcouraient les traits faciaux de sa dite victime. Il s'approchait lentement d'elle, serrant légèrement plus fort afin de l'approcher à son tour. Son second bras venait se glisser dans le dos de Lyan, faisant pression. Il observa longuement, tremblant, avant d'approcher ses lèvres fendues, fissurées verticalement, vers les siennes. Des larmes se glissaient à nouveau contre les joues du jeune homme. Les larmes d'Élyane ne purent que s'écouler à leur tour, alors qu'à nouveau la mort lui était refusé, fixée là contre les eaux qui s'écoulaient contre le minois de l'amoureux.

- Je ne veux pas perdre... cette âme-soeur... Il la lâcha, venant se cacher le visage contre ses mains.

Mais patoise, l'enfant gardait ses yeux figés sur l'avant, soulevant avec douceur deux de ses doigts contre ses lèvres encore un peu humides. Je... comprend pas...

- Prend ma vie, s'il le faut. Mais ne retourne pas là-bas.

- Il... faudra m'enchaîner...

- Je le ferai.

Et il le fit...
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MessageSujet: Re: Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée   Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée Icon_minitimeVen 11 Sep 2009, 3:53 pm

Mourir, le noir, le blanc.

La pluie ruisselait sur les fines silhouettes des deux adolescents qui, face à face, palabraient depuis des heures déjà. Les vêtements tombaient contre leurs épaules tremblantes de sanglots, les cheveux plaqués contre leur tête n'arrivaient à cacher l'humidité salée qui s'emparait de leurs yeux.

- Je... ne veux que ton bonheur... Et tu... ne l'as pas ici.

- C'est faux...! Je suis bien...Ses yeux s'écarquillant un peu, l'adolescente ne put que prendre pas vers Maelan qui s'était détourné, l'enlaçant de ses bras frêles. Le minois appuyé à sa cape, elle tremblait lentement. ... ici !

- T... tue-moi, Ly...an...

- Pas ... Pas sans que... tu me tue aussi...!
Murmura t'elle, paniquée en crispant ses doigts contre les replis de ses vêtements. Mourir... ? Un suicide... ? Désobéir à ce point, se voir vagabonder à jamais dans le Quartag...? Le cœur serré, l'enfant l'enlaça davantage, déchirée.

- Sert moi fort, dans ce cas... susurra l'adolescent qui toujours se tenait dos à elle, se voyant serrer encore plus de deux frêles bras tremblants. Mortellement joint, le bruit d'une lame dégainé se fit entendre, puis... plus rien.

Une lame enlaçait plus que jamais les deux silhouette enfantine, pénétrant le corps d'un, le corps de l'autre. Le souffle coupé, ils réussirent à articuler faiblement quelques mots, doux, tendre et fatal. Des mots susurré dans les dernières réserves de souffles, tremblants d'amour, de haine, de dégoût, de honte. Mais aussi de passion. Délicatement brisés, leurs jambes fléchirent de pair, s'affaissant tous deux contre le sol boueux. De l'eau diluait le sang qui s'échappait de leur blessures, diluaient la peine, la douleur.


--------------
(Partie à venir...

SI MAELAN SE DÉCIDE A ÉCRIRE SA PARTIE!)
--------------

- Que ferons-nous, Lyan ? La vie... ou l'extinction de nos âmes ? s'enquit t'il en baissant son oeil unique vers sa compagne, là, au centre de soin. Ils s'étaient enlacés, désireux de retrouver la chaleur de l'autre, la main du second. Désireux de s'aimer à nouveau de proximité, après cette épreuve, ce tourment qu'il avait infligé.

- T...u le souhaite encore...? ajouta avec faiblesse l'adolescente mollement enlacée contre son corps, les traits livides des douleurs récentes. Pour toujours, se disait-elle, elle lui obéirait. La première fois qu'elle l'acceptait de bon gré, qu'elle proposait. Prête à tout, tous souhaits du jeune Sire, douce et attentionné. Mourir n'était, après tout, qu'un désir parmi tant d'autre...

- Nisi... j'ai peur.. Avec douceur, deux lèvres s'appuyèrent au siennes, taisant les mots, créant les larmes, les sanglots. Ils s'embrassèrent, à bout de force, se serrant l'un à l'autre avec plus de passion que jamais, frôlant l'inconscience. Les bras tremblant d'une force égaré, drainé par leurs douleurs communes au torse.

- Nnhh... je.. je t'aime.. Pou... pourquoi c'est si... compliqué ?! Maelan..! sanglota Elyane en refermant ses bras autour de lui, désireuse. Son regard absent mais égaré avait trouvé refuge contre ses yeux, les traits crispé de mélancolie. Son cœur, à jamais, entre ses doigts. Prêt à être broyé ou chérit. Qu'il l'aime, ou la tue. Qu'il l'embrasse, ou la frappe. À jamais entre ses mains... parce que...

- Nous sommes l'ombre et la lumière.. qui tentent de s'unir..

Elle était l'ombre, lui était lumière. Doux suicide, sentiments contradictoires.


Dernière édition par Lyan Fanel le Ven 11 Sep 2009, 3:56 pm, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée   Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée Icon_minitimeVen 11 Sep 2009, 3:54 pm

Et s'il était l'ombre, et elle la lumière?

Désormais sur pieds, ils avaient eu tôt fait de se retrouver l'un l'autre, dans une chambre de la Choppe d'or. Enlacés, le minois de la fillette soulevé vers lui, ils demeuraient serein, inconscients au geste posé plus tôt. D'ailleurs, ce geste, qu'était-il ?

Un couteau qui s'enfonçait dans le coeur.

- Alors... tu as décidé de rester à Citria ? s'enquit l'enfant qui l'étreignais, l'aspect visiblement rassuré, soulagé. N'était-ce pas à l'origine du drame d'hier soir ?

- Haec, Elyane. Je voulais simplement m'assurer de la véracité de tes paroles... Nous ne serions pas mort, là-bas, sous la pluie. Ce Katana est enchanté, il n'aurait pas laissé nos corps mourir...

Les yeux de la gamine s'écarquillèrent d'effroi, se détachant du corps du guerrier en reculant d'un pas chancelant, interloquée.

- Maintenant, je peux dire à tous et chacun que tu m'es vouée et fidèle.. le Marquis pourra taire ses lamentations. Un maigre sourire arqua le coin des lèvres de Maelan, son regard sombre et cruel dévisageait la jeune esclave sans l'once d'amabilité.

- T...tu...
N'arriva qu'à articuler avec peine et ébahissement l'adolescente, toujours sous sa mimique craintive.

- J'ai tout prévu, haec.

- T... u m'as... t...ué p...our... ? Ri...en ? ses épaules s'affaissait, son minois adoptant une mine crispé, les muscles faiblement relâché dans son dépit.

- Nous ne pouvions mourir... à un certain moment, le sang aurait cessé de couler et se serait régénéré par lui même. Certes, l'intense douleur fut atroce mais c'est un bien maigre prix à payer pour s'assurer que tu n'étais pas ennemi de Citria.

- Tu... tu me... faisais pas... confiance ?

- J'ai eu l'ordre de vérifier. Maintenant, si tu cherches vengeance.. ou Justice... ajouta t'il d'un ton simplement didactique, son regard toujours fixé vers elle, menteur et manipulateur.

- Qu.. qu'importe.. Je l'ai... dit han ?... M'aimer ou.. me tuer... c'est lé... légitime ! Je... resterai à tes côtés... la fillette vint rapidement s'enfouir entre les bras de son bourreau, s'y lovant d'un corps tremblant. Dévouée à lui, qu'importais les raisons. Il était sa ...

... lumière. Froide et cruelle lumière, éblouissant les yeux et brûlant la peau.
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MessageSujet: Re: Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée   Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée Icon_minitimeLun 14 Sep 2009, 9:42 am

On voit la tristesse d'un chien par la hauteur de sa queue...

S'il en avait une, Lyan l'aura bien basse. À défaut, c'est les yeux et la tête qui se gardaient inclinés, lèvres mordillés et esprit tourmenté. Parce que tout compte fait, Citria n'était pas comme il l'avait espéré...

- Tu devrais t'ouvrir les yeux ! scanda Nataniel avec hargne, son regard fanatique rivé vers l'enfant qui tremblait de rage. Tes vrais amis sont Hastanes, pas Mortanyss !

- Comment ça !? répliqua Lyan avec toute la fureur de l'incompréhension. En quoi les Hastanes me sont plus amicaux qu'eux ?! Ils me respectent, ils sont gentils ! Ils m'aident et ils demandent rien en retour ! Ils m'écoutent et me conseillent ! Les Hastanes eux ils... eux ils... ils font juste grogner si je suis dans la même pièce qu'eux, ils font juste me dire de dégager de là ou là, ils font juste m'insulter, ils font juste me rabaisser, ils font juste me mentir, ils font juste me trahir ! Pourquoi je devrais préférer votre compagnie, han ?! Dit-le, Nataniel !!

Mais le guerrier restait fixé sur son idée, fermé à la tristesse de l'enfant qui ne pu faire autrement qu'exploser davantage.

- La lumière t'a rendu aveugle ! cracha t'il vers son ancien protecteur qui maintenant, lui promettait souffrance à la moindre écartade. Son protecteur qui l'avait si souvent défendu, si souvent consolé, réconforté. Celui qui souriait toujours, imbécile et immature à souhait, mais léger. Une présence qui avait été comme un grand-frère pour Lyan qui maintenant, se décomposaient en morceaux de haine, rongé par une lumière pas tant lumineuse...

On lui tournait le dos. Parce qu'il ne pouvait pas parler, qu'il devait prendre le poids d'un faux-suicide sur ses épaules, accueillant le regard hargneux de la famille de Maelan. S'il pouvait les réconforter, lui dire qu'il n'en était rien de sa faute, mais elle avait promit le contraire. Ainsi, Elyane devait supporter, encore, toujours, les amères regards qui se fixait sur elle, lui enfonçant davantage la tête dans les épaules. Si seulement elle pouvait se débarrasser de tous ces malentendus, mensonges... tout ce qui avait été déposé sur elle sans qu'elle n'en soit l'investigatrice. Parce qu'à ce rythme, rien n'allait.

- Madame Misa, à quand ma rééducation ?
S'enquit l'enfant planqué devant la Nébulix, ses bras refermés contre lui.

- Quand t-tu seras prêt à m'en-m'entendre.

- Mais j'en est besoin, là maintenant. Je vous le demande, et vous refusez encore. Attendre que je sois prêt ça sert à rien, Madame Misa. J'en est besoin, là maintenant ! Vous voyez bien que vous prenez pas la bonne méthode !

- As-tu ré-réfléchi au b-bien ?


- Mais c'bon à rien, ça !
Lâcha l'enfant, agacé. J'vous dit que je veux être aidé, 'puis vous continuer avec c'te truc du bien et du mal ! J'en ai rien à faire, rien à faire ! Je veux une rééducation, m'intégrer à Citria, pas d'la philosophie à deux écus !
Si vous auriez été un tant soit peu utile, j'aurais pas terminé au centre de soin pour suicide !
claqua l'enfant en prenant le pas de porte, laissant la prêtresse dans on ne sait trop quel réaction.

C'était très méchant. Et elle le savait. Misa n'était pas si méchante, après tout, mais la voir si passive tandis qu'il devait se débrouiller avec ses soucis le rendant très désagréable. Le suicide n'y était pour rien, mais l'argument avait coulé entre ses lèvres comme du venin, claquant sa langue comme un fouet. Était-il sâle ? Est-ce qu'il était à ce point indigne pour ne pas avoir droit à son propre châtiment ?

Pour tout le moins, une chose devenait petit à petit très clair dans la tête de l'adolescente. Les Cents-Pointes et Citria revenaient du pareil au même. Aux Cents-Pointes, on brisait son corps. À Citria, on brisait son esprit et son coeur. Les choses déboulaient, l'enfonçant de plus en plus dans un noir qui le guettait de près. La lumière n'était peut-être pas fait pour lui ? Après tout, ils le repoussaient tous, comme quelque chose de corrompu qui allait brisé leur petit monde.

Pourquoi, Kalos, un esclave était-il vue comme un criminel ? Pourquoi, par les cilias du Mortulum, devait-il prêcher les pêcher qu'on lui avait forcé à faire ? Quand ces gens comprendraient la réalité de l'esclavage !? Qu'on arrête de croire qu'il aurait pu dire non, qu'on arrête de croire qu'il aurait pu fuir, qu'on arrête de croire qu'il pourrait vivre comme un môme normal quelques semaines après une pseudo libération physique.

Il n'en était rien. Lorsqu'il fermait les yeux, il n'y avait que deux yeux rouges encapuchonnés d'Éther qui le fixait avec mesquinerie.
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MessageSujet: Re: Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée   Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée Icon_minitimeMar 22 Sep 2009, 2:19 pm

Y'a des niches moins douillettes que d'autre, paraît...

Remarquez, j'ai jamais pris la peine de tester si une niche était confortable. Je me dis que ça doit être dur et froid, sans isolation ni coussin. Enfin oui, parfois un coussin, lorsque le maître est gentil, un peu. Un vieux coussin sur lequel l'humain ne daigne y posé sa tête ; donnons le au chien. Au final, le sol et les feuilles mortes procurent un meilleur lit. N'empêche, c'est à se demander ce que les chiens y trouvent, à ces minis répliques de maisons. Il n'y a rien de confortable, ni même rien d'invitant. Pourtant ils sont là, confortablement échoué, le museau dépassant à peine de l'arche de la porte.

Et finalement, la réponse me vint. Au final, une niche est une cage. Les chiens trouvent leur bonheur dans une cage, c'est un fait établi.

Un chien, c'est simple. Si ç'aime dormir dans une cage, ça aime également les restes de tables, les restes de souliers, de tout. Ils se contentent de si peu, n'ayant jamais droit à plus, ces détritus devenant rapidement de vrais trésors. Un bout de fromage au sol qui disparait bien vite, pourri ou pas. Aussi, ils se plient bien vite, si bien dressé. S'ils pleurent, par exemple, le départ du Maître dans une crise épouvantable...

- Maelan ! M'abandonne pas ! Pars pas...! Reste ici, Maelan ! T'avais promis, tu... pourquoi tu m'laisses derrière, pourquoi tu m'abandonnes ? C'était quoi, l'toujours ensemble ? Maelaan !


...grimpant aux jambes et plantant leurs griffes dans un revers des pantalons...

- S'il-te-plaît, laisse-moi pas toute seule, j'y arriverai pas... en agrippant sa main des deux siennes tremblantes.

...Dans ces cas, il leur suffit d'un air sévère pour les renvoyés tête basse, résigné...

- S...so...it... C...comme il te... te plaîra... murmura, brisé, l'enfant sous le regard austère et froid de son amoureux sous lequel elle ne put que détourner les yeux, évasive et chétive.

...Oui... Et même si normalement les chiens vivent dans le présent, ne se dérangeant pas plus du départ lorsqu'un os passe sous leur nez, il n'en est plus rien. Même si en temps normaux, les chiens se désintéresse rapidement du drame qui vient tout juste d'être, s'évachant lâchement sur leur coussin préféré, la queue virevoltante, à ces points Lyan diffère. Parce qu'il est aussi enfant, en plus d'être chien, il ne pouvait faire autre chose que s'enfuir dans les bras du premier accueillit. Parce qu'encore, il avait été jeté.

Jusqu'à accueillir par bonds enjoués et jappements festifs le retour du Maître, le chien oubli.
Jusqu'à accueillir par étreintes et mots susurrés, Lyan gémit...

--------------------

Je tend la main, frêle, effrayée, paniquée. Le ciel est blanc et je repose sur le noir. Mais même dans le blanc, une lumière s'écarte, s'échappant de ma main, fuyant, partant.

- Maelan ! en panique Élyane ouvre les yeux, se redressant vivement sur le lit mauvâtre du clergé, la main tendue vers l'avant, haletante. M... ma l...lumière... alors que sa main retombe le long d'elle dans un souffle déprimé.

Deux bras l'enlacent, des bras qui n'étaient si loin. On chuchota faiblement quelques mots de repos, susurrant doux réconfort contre son oreille. Et on la couche de nouveau avant de baiser son front. Quand l'enfant à nouveau s'assoupi, les yeux rougis, le prêtre Duvallois reprend sa garde sur la chaise non loin, enfouissant ses yeux dans le mur d'en face, songeur et sans doute éreinté.
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MessageSujet: Re: Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée   Séquence Citrienne de Loyauté Conditionnée Icon_minitimeVen 25 Sep 2009, 12:40 pm

Un chien finit toujours par mordre.

C'est son deuxième meurtre. Oui, deuxième déjà à treize ans à peine. Certes, le premier avait beaucoup plus d'allure d'un réel assassinat, ne serais-ce que par la forme et la prélude. N'empêche, pouvions-nous réellement dire qu'un meurtre n'en était pas un, vis à vis les circonstances ? Quelqu'un perdait la vie, qu'importe s'il était sombre ou s'il était lumineux, sa vie s'éteignait, rejoignait Kalos. Le premier avant hanté l'enfant sans cesse, embêtant son esprit lorsque ses paupières étaient closes, ne voyant qu'yeux crevés et vue volée. Ne voyant que ce Gorlak qui s'affaissait au sol, privé d'une dernière image.

Mais si le premier était un vrai assassinat, commandé et désiré ou il avait été que la lame, le deuxième était différent. Dur de dire s'il serait plus léger ou plus lourd sur son coeur, sur ses remords et regrets. Plus léger il serait s'il optait pour la défense de Maelan, parce qu'autrement tous deux seraient probablement mort. Plus lourd il serait s'il optait pour un meurtre inutile, mauvais et froid. S'il se disait qu'il aurait pu le laissé en vie, qu'il aurait pu le ligoté, qu'il aurait pu simplement l'apporter en geôles. S'il se disait qu'il l'avait fait de lui même, sans être forcé, de sa propre volonté ; il avait tué.

Il s'est fait sa propre justice, comme dirait le prêtre Duvallois.

Deux corps en moins d'une journée. Deux corps qui avaient attenté à sa vie ou à celle de sa lumière. Deux corps qui n'étaient plus que cadavres... dont un qui avait généreusement aspergé sa maisonnette.

Au départ, ils étaient enlacés contre les fourrures blanchâtres, tous les deux nus pieds, en vêtements léger pour s'extirper du poids des armures. Ils avaient à peine commencés à souffler. Très tôt précédemment Lyan avait été enlevé, néanmoins sauvé par la SPL. Encore un assassin qui tentait de tout chamboulé. S'ils auraient eu un peu plus de temps pour souffler, seulement... Même Maelan était dans un état lamentable, peinant à marcher par une blessure au poison à son flanc. Il était déjà blessé, déjà atteint, alors que la porte de leur nid s'ouvrait avec fracas.

- Cua être tua Maelan ? clama t'il en agitant une petite affiche dans sa grosse main. J'espère, me suis trumpé trua fois duja !

Lyan bondissait déjà sur ses pieds, faisait mur entre la brute et son amoureux blessé. Les crocs sortis, grognant, il fixait l'adulte qui au moins faisait le double, triple ? de lui même avec hargne. Malgré le nombre de jappements que le chien pu aboyer, le Gorlak n'eut jamais l'intention de quitter la maison. Ils le surent bien rapidement, au moment ou il levait la main pour frapper le minois de l'enfant qu'il projeta de côté, s'ouvrant le chemin.

- C... c'est... fixa t'il, ahuri en détaillant l'uniforme sombre de l'assassin, dégainant rapidement ses katars.

Et un combat s'en suivit. Maelan qui chancelait en agrippant néanmoins sa lame bleuté, résistant aux assauts de l'assassin le temps que le chien se jette vers le Gorlak de manière à griffer sa cuisse. En duo, ils offrirent une jolie résistance. Lorsqu'un était frappé, le deuxième profitait de la feinte pour saigné toujours un peu davantage le colosse. Sous leur pied nus, le sang teintait le plancher. Les fourrures s'humectait lentement du sang qui se projetaient contre eux, les craques du bois se teintant d'une familière couleur rouge, les murs et les sols craqués par endroit par lame ou hache.

Le nid n'était plus qu'un champ de bataille qui tournait en vision d'horreur. Lorsque Maelan finalement était affaissé au sol, dénué de force, il agrippait une bouteille vide pour la lancé aléatoirement contre le guerrier, ensanglantant l'un de ses yeux. Malgré le coeur serré de Lyan, il en profita pour percé le deuxième. Sa lumière était ensanglanté. Elle l'était encore plus lorsqu'au fil du combat, des coups, la hache de l'assassin se projeta vers le Noble adossé au mur, qui l'y épingla. Son pectoraux droit avait été touché, tranché. La hache pourtant volumineuse ne daignait pas retombé, enfoncée. Un flot de sang retombait sans gêne contre le lit des deux mômes, donnant au cuir nordique la teinte du démoniaque.

- Hu..humf... échappa t'il avec surprise et gémissements.

Mais en voyant là son amour s'écraser au sol avec ce regard vide et ce sang qui trouvait sortie entre ses lèvres, son regard s'était voilé de rage. Sa lame déjà avait été enfoncé jusqu'au Gryffon, sceau des Fanel, dans l'abdomen de l'adulte. D'un geste néanmoins brusque, il avait été repoussé contre le mur d'un magistral coup de poing au visage, laissant à son tour du sang teinté ses dents blanches. Mais la fureur de maintenant n'équivalait plus rien. Ses idéaux de paix et liberté s'était envolés, masqués, il ne voyait plus que cet assassin déjà bien piteux, blessé à moult d'endroits s'affaisser au sol au vue de ses cuisses perforés.

Il n'en fallu davantage pour que l'enfant étire un sourire mauvais, un faible rictus en dégainant sa lame d'écuyer. D'un pas, il s'approchait de l'homme agenouillé pour trancher sa gorge d'un geste d'épée. La main jusqu'alors tendu du Gorlak se crispait, son minois figé dans une expression haineuse et mauvaise, ses yeux se voilant de mort. Sa gorge déversant son flot de sang contre les vêtements blancs de l'enfant au visage contusionné, aux yeux cernés et impassible. Son sourire s'attarda encore un moment à ses lèvres avant qu'il jette sa lame de côté, se projetant près de Maelan pour lui prodiguer quelconques soins. Doucement, la jeune fille avait étendu le noble fort blessé contre les fourrures ensanglantés, l'y reposant avec moult attentions.

- M'dame Nelly' sera pas contente... souffla l'enfant dans une faible tentative d'humour à son compagnon silencieux.

Puis fidèlement, il se relevait, envoyant la dépouille dans la rivière qui longeait leur demeure. Ses épaules s'étaient affaissés, son regard affaiblit alors qu'il replaçait vaguement les meubles, poussant les lames sanglantes de côté. Et machinalement, le regard vidé de toute expression extérieur à l'éreintement et au soucis, elle retirait ses vêtements pour revêtir son armure de bloodirium. D'un geste vague, ses vêtements avaient été jetés dans un coin plus ou moins propre de la chaumière.

Mollement, la fillette s'était assise aux côtés de Maelan, contre ces fourrures horriblement rouge. Ses mains s'étaient déplacés pour enfouir leurs armes sous les couvertures, à proximité, sous les oreillers. Et enfin seulement, elle se laissa chuter à ses côtés, s'accoudant à l'oreiller pour appuyé sa tête à sa main, pour l'observer.

- J't'aime, Maelan... murmura l'enfant au minois et aux mains tâchés de sang, à l'adolescent dans cette si piètre état.

- Je suis... si fier de toi... Répondit-il d'un murmure faible, d'un sourire qui avait à peine la force de relever le coin de ses lèvres.

La jeune fille venait doucement se redresser, déposant ses lèvres boursouflés contre la joue du Sire, l'y attardant un baisé. Et doucement, et fidèlement, et loyalement, elle gardait les yeux bien ouvert, fixant le corps endormi d'épuisement et de douleur de son amoureux.

Chien qui veille, les yeux cernés et le regard vide d'épuisement. Parée à une nouvelle attaque, l'armure tombant sur les frêles épaules de l'enfant soldat...
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